Bâtie au cœur d’un archipel de plusieurs milliers de « gros cailloux », la Venise du Nord voit la vie en bleu
Claire Talgorn
Où que l’on se trouve à Stockholm, l’eau est à portée de vue. Pas de doute, malgré les maisons aux couleurs vives, ici, on voit la vie en bleu. La Venise du Nord, entourée par la mer Baltique, vit en communion avec ses fleuves. Le Riddarfjärden, le Strömmen ou le Saltsjön font le lien naturel entre les principales îles de l’archipel stockholmois – il en comprend plusieurs milliers ! – qui forment la capitale suédoise. Une cinquantaine de ponts servent de traits d’union pour aller de l’une à l’autre. A moins que vous ne préfériez le bateau pour découvrir Gamla Stan (la vieille ville), Norrmalm (le centre administratif), Södermalm (passage obligé pour les fans de la série « Millenium ») ou encore Djurgarden (le quartier des musées).
Souvenirs des Vikings
C’est au cœur de Gamla Stan que Stockholm a plongé ses racines il y a 700 ans. Son centre piétonnier pavé mêle ruelles tortueuses ou très étroites, qui descendent parfois à pic, maisons à pignon datant de l’époque médiévale et anciens palais. Le musée de la Stockholm médiévale rappelle le lien de la cité avec la mer à travers la reconstitution d’un bout de port de l’époque et les restes de bateaux Vikings. Quant au château royal, à l’entrée de l’île, il fut bâti sur les fondations d’une forteresse construite au XIIIe siècle pour contrôler le trafic maritime entre la mer Baltique et le lac de Mälaren… et éviter les invasions des flottes étrangères.
Aujourd’hui, le palais – dont on peut visiter les appartements, mais aussi le trésor et l’armurerie – trône fièrement sur Gamla Stan. Il semble surveiller d’un œil l’île de Norrmalm, en face, d’où partent les nombreux bateaux reprenant la mer après avoir jeté l’ancre quelques heures ou quelques minutes seulement. Direction l’archipel.
24 000 « cailloux » éparpillés
Pour le découvrir, les vieux steamers à vapeurs rivalisent avec les paquebots gigantesques. On embarque sur le Storkär. Au fil de l’eau, la ville dévoile toute sa superbe. Ses bâtiments aux couleurs chatoyantes changent d’atmosphère selon les caprices du soleil. Ils tranchent avec l’éclat de l’eau d’un bleu marine très pur. Le vent est omniprésent. Les éléments prennent le dessus. La nature reprend ses droits.
A la sortie maritime de Stockholm, l’image d’Épinal de la Suède se montre enfin : des îlots recouverts de forêts de conifères et feuillus, sur lesquels apparaissent de petites cabanes rouges en bois adossées à un ponton. On ne serait pas surpris de voir un renne ou un glouton passer la tête à travers la fenêtre pour compléter la carte postale. De nombreux Suédois viennent en villégiature sur ces « gros cailloux » éparpillés. Il y en a plus de 24 0000 sur la route labyrinthique qui mène vers la Baltique. A une heure de bateau de la capitale, le petit port de pêche de Vaxholm en fait partie. Loin de la frénésie stockholmoise, le calme règne dans les ruelles de cette île de 3 km de long, uniquement rompu par les sirènes des bateaux à vapeurs. Le départ a sonné.
De retour à Stockholm, on croise les bateaux mouche, presque amphibies, qui se faufilent sous les ponts et permettent un tour rapide des principaux monuments de la cité maritime. C’est encore le meilleur moyen de visiter la fière Venise du Nord.