Station balnéaire par excellence, Hammamet mise de plus en plus sur le tourisme de luxe. Le palace La Badira en est peut-être le meilleur exemple / Aube Ferbos
Station balnéaire par excellence, Hammamet mise de plus en plus sur le tourisme de luxe. Le palace La Badira en est peut-être le meilleur exemple / Aube Ferbos
L’image d’Épinal du voyage en Tunisie ? Un tourisme de masse, des barres d’immeubles nassées plus au moins en bord de mer, des séjours en « all inclusive », des hôtels de médiocre qualité et tutti quanti. Pis, les attentats et l’instabilité politique du pays en 2015 ont mis à mal le secteur. Les chiffres parlent tout seuls : 5 millions de visiteurs européens avant 2010, 1,5 million à l’heure actuelle… Pour inverser la tendance, un seul mot d’ordre :
Hammamet Retour en pleine lumière Station balnéaire par excellence, Hammamet mise de plus en plus sur le tourisme de luxe. Le palace La Badira en est peut-être le meilleur exemple Aude Ferbos, miser sur la qualité. « Aujourd’hui, le touriste est à la recherche d’expériences fortes, originales et authentiques, d’émotions intenses », expose Mouna Ben Halima, vice-secrétaire générale de la Fédération de l’hôtellerie, à la tête de plusieurs établissements. « Pour répondre à ces attentes, la Tunisie doit faire d’immenses efforts : elle doit développer de nouveaux concepts et faire valoir ses richesses, ses attraits, sa gastronomie, son artisanat et sa culture… Le luxe a un rôle essen
tiel à jouer dans ce cadre, en tirant le tourisme vers le haut et en améliorant l’offre et l’image de la Tunisie. »
Mouna Ben Halima montre l’exemple avec La Badira, inaugurée au printemps 2017 au nord d’Hammamet : un hôtel cinq étoiles, en mode luxe, surplombant la Méditerranée. À l’intérieur, décoration épurée et contemporaine, blanc et lin. À l’extérieur, bleu sur bleu : l’établissement est entièrement orienté vers la mer et sa piscine à débordement. Du blanc aussi pour le toit-terrasse, où l’on peut fumer la chicha en regardant l’azur. Et de la lumière, partout, tout le temps, du lever au coucher du soleil. D’où son nom : La Badira, qui, en arabe, veut dire « aussi lumineuse que la pleine lune ». Mais ce qui fait l’originalité de l’hôtel, ce sont ses six suites « Legend » de 160 mètres carrés avec piscine privée, qui ont la particularité de mettre en valeur le passé prestigieux de la ville dans la première moitié du XXe siècle, à l’époque où de nombreux peintres et écrivains, séduits par la lumière d’Hammamet, en avaient fait leur lieu de villégiature préféré. C’est ainsi que Paul Klee, Jean Cocteau, Wallis Simpson, August Macke, Georges Sébastian ou Claudia Cardinale ont tissé la réputation de la ville. Un véritable voyage artistique, culturel et stylistique. Enfin, à contre-courant des voyages familiaux, La Badira est interdite aux moins de 16 ans. Pas de cris dans cet écrin réservé au repos et au bien-être
Du côté du service, c’est le sans-faute. Et pour cause : la directrice a profité des périodes de fermeture de l’hôtel pour financer la formation de ses équipes. Toujours dans cette idée de tirer le tourisme
vers le haut, elle s’est aussi rapprochée du groupe Clarins et a ouvert le premier spa de la marque en Tunisie. Un savant mélange de savoir-faire local et de professionnalisme à la française. « Qu’elle soit tunisienne ou étrangère, la clientèle des hôtels de luxe est très exigeante. Elle demande qu’on la fasse rêver », commente la directrice. Les récompenses ne tardent pas à venir : le palace est auréolé du prestigieux label The Leading Hotels of the World. Il est aussi le premier établissement du pays à recevoir le prix du Meilleur Business Hôtel en Afrique. Mouna Ben Halima est surtout fière de constater que l’établissement plaît aux étrangers, mais aussi aux Tunisiens aisés, qui profitent de l’infrastructure pendant leurs week-ends. Depuis, d’autres hôtels de luxe sont sortis de terre, à l’instar du Four Seasons de Tunis… « La tendance est là, et tire le produit vers le haut. Les chaînes mondiales, de plus en plus nombreuses, qui s’installent en Tunisie mettent en confiance les clients à l’international. Au niveau local, cela crée une compétition saine qui stimule la performance. C’est la Tunisie qui y gagne », explique Houssem Ben Azouz, président de la Fédération interprofessionnelle du tourisme tunisien. La révolution de l’hôtellerie est en marche, voilà qui donne envie de profiter des lumières d’Hammamet !
C’est le premier spa Clarins en Tunisie. Et c’est aussi l’un des charmes de La Badira, destination cocooning et zen dans un décor digne des « Mille et Une Nuits », inspiré par les bains de Carthage : une immense piscine vitrée avec vue sur la grande bleue, un hammam oriental et un délicieux parfum de néroli appellent au « lâcher prise ». Le Spa by Clarins est prisé par une clientèle internationale, mais est aussi devenu l’adresse glamour d’Hammamet. Un programme bien-être enrichi par les stages de yoga ou encore par les cures minceur et détox. Enfin, l’hôtel bénéficie aussi d’une restauration de haut vol dans ses cinq restaurants, deux bars et au Sunset Terrace. Au menu : produits frais savamment travaillés et mis en scène par le chef Slim Bettaieb, qui marie à merveille saveurs et épices locales, gastronomie internationale et cuisine de terroir. Il revisite avec brio les classiques de la cuisine méditerranéenne.
L’hôtel possède plusieurs piscines,
dont une à débordement, avec vue sur la mer
À voir, au nord d’Hammamet, Carthage et ses ruines. L’histoire de la ville est marquée notamment par la bataille du général Hannibal contre les Romains, puis par la défaite des citoyens de Carthage contre les Romains : la ville est alors détruite. Et devient la capitale de la province romaine d’Afrique. Notons que cette grande ville portuaire, tournée vers la mer, est inscrite au patrimoine mondial de l’Unesco. Et pour cause : entre les quartiers cossus bâtis d’élégantes villas, de nombreux sites patrimoniaux sont à découvrir. Parmi eux, les thermes d’Antonin de Carthage, les ruines de bains romains, où l’on peut aussi visiter des ruines de maisons, des tombes, etc. Depuis le site, les visiteurs peuvent apercevoir le palais présidentiel.
À visiter aussi, le charmant village touristique de Sidi Bou Saïd, et son dédale de rues étroites, plantées de bougainvillées, de maisons blanches, de volets et de portes sculptées et peintes en bleu. Au fil des ruelles, la rencontre avec la mer est toujours possible, à condition de la distinguer du ciel, du même azur. La rue principale est pleine de boutiques et de bars. Le touriste peut notamment y acheter les traditionnelles cages à oiseaux bleu et blanc, ou craquer pour un beignet au sucre. Passage obligé au Café des Délices, chanté par Patrick Bruel, avec sa terrasse et son incroyable vue sur la mer. Ici, on sirote un thé à la menthe en croquant un gâteau aux dattes. Ne loupez pas non plus la boutique Rock the Kasbah, qui donne un sérieux coup de modernité à l’artisanat tunisien. Sous la houlette du créateur français Philippe Xerri, les pièces originales donnent la part belle aux matières naturelles (bois, paille, rotin, céramique, etc.) pour une ambiance ethnique chic toute en élégance.
Prix d’appel pour la période automnehiver : 89 euros pour une nuit en chambre double avec petit déjeuner. Forfait Cocooning spécial automne (du 1er novembre 2019 jusqu’au 30 avril 2020) : séjour de deux nuits pour deux personnes en suite Fell avec vue sur la mer, petit déjeuner, un cocktail signature par personne, un dîner romantique, un massage ayurvédique ou thaï par personne au spa Clarins ; accès libre au spa et à l’espace de fitness, transfert aller-retour aéroport-hôtel : 440 euros. Et le forfait Prolonger l’été, pour deux nuits et deux personnes, jusqu’au 31 octobre, 440 euros avec soin autobronzant au spa.
La Badira. BP No 437, route touristique Hammamet Nord, Hammamet. Tél. +216 7001 81 80. www.labadira.com/fr
Dans ce concept-store situé à Sidi Bou Saïd, le designer Philippe Xerri revisite l’artisanat tunisien avec des matières naturelles. Livraison des marchandises possible vers la France.
Ouvert de 10 h à 19 h, fermé le lundi. 11, rue Habib-Thameur, à Sidi Bou Saïd.
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