Située à l’extrême sud du Portugal, la région de l’Algarve saura satisfaire les amoureux de nature et de gastronomie
Thierry Dumas
Que manque-t-il à l’Algarve pour accroître son essor touristique entamé il y a une quinzaine d’années ? Après une semaine sur ces anciennes terres des Maures que la démocratie post-Salazar a ouvertes au monde, vous devriez avoir du mal à trouver une réponse. Encadrée à l’ouest et au sud par l’océan Atlantique, la région a su s’offrir aux touristes internationaux, sans perdre son âme ancrée dans les anciens villages de pêcheurs et en sachant décliner ses charmes naturels, en empruntant quelques plages sublimes ou l’arrière-pays montagneux.
Le premier atout se repère du ciel, lors de la descente de l’avion vers le tarmac de Faro, la capitale de l’Algarve, qui surplombe la lagune appelée Ria Formosa. Un parc naturel composé d’une demi-douzaine d’îles, étendu sur 18 000 hectares et accueillant, au gré des marées, 250 espèces d’oiseaux et crustacés, dont ces crabes à pinces blanches semblant saluer votre passage. En bateau (à partir de 15 euros), vous pourrez vous rendre sur Ilha Deserta, l’un des spots préférés des locaux très attachés à leur lagune, qui rappelle l’île aux Oiseaux et le banc d’Arguin du bassin d’Arcachon. Vous embarquerez à quelques mètres de la partie ancienne de Faro, où la cathédrale, construite sur une ancienne mosquée au XIIIe siècle, vaut autant le détour que son jardin intérieur délicatement fleuri.
Sur les traces des dauphins
À une trentaine de kilomètres de Faro l’authentique, Albufeira a pris une tournure plus populaire avec sa marina d’où on peut sauter à l’élastique au-dessus des bateaux, ou s’amuser sur les multiples jeux pour enfants et ados. Sur ce port, une promesse est souvent tenue : celle de pouvoir admirer des dauphins nageant au large. Plusieurs sociétés, pour 30 euros la balade de deux heures, vous guident vers eux dans leur milieu naturel pour jouer à un cache-cache excitant et respectueux, sans les appâter. « Nous avons en général 85 % de chances de les voir », glisse Mélanie, une Française assurant la visite. En cas d’échec, le touriste se console vite avec la vue des plages de sable fin et des grottes bordant le littoral.
Moins connu, l’arrière-pays montagneux et le secteur de Monchique sont à découvrir. L’idéal est d’y aller en Jeep, en roulant dans les pas de lièvres ou de sangliers à la tombée de la nuit, au milieu des parfums d’eucalyptus, de ciste et d’arbouse, dont l’eau-de-vie est la plus fameuse de la région. On vous conseille sa déclinaison sucrée avec un peu de miel bio (10 euros la petite bouteille).
Pour les amateurs de petits villages typiques et colorés, ne ratez pas Tavira, ses marais salants et continuez sur la côte jusqu’à la plage du Barril, accessible par un petit train. Là-bas, vous pourrez entrer dans l’âme de l’Algarve puisque les restaurants abritent les anciens logements des familles de pêcheurs. Une visite du musée du thon, vedette du lieu, vous fera patienter entre les plats avant, évidemment, de profiter d’une plage superbe.