Sur l’île de Saadiyat, deux bâtiments à couper le souffle : le Louvre et le Guggenheim
Tandis que d’autres monarchies pétrolières comme celle du Qatar jouent la carte du sport, celle d’Abou Dhabi mise sur la culture. Mais, comme un peu tout ce qui est entrepris là, les autorités du royaume ne font pas dans la demi-mesure. Sur ce qui n’était qu’un simple banc de sable, il y a encore quelques années à Saadiyat Island, à quelques kilomètres du centre ville, les concepteurs ont décidé de bâtir cinq musées dont un Louvre, un Guggenheim un musée Cheik Zayed (nom du fondateur de la Fédération des Emirats Arabes Unis, décédé en 20047, et auquel a succédé son fils aîné Khalifa ben Zayed Al Nahyane).
Entreprise titanesque puisqu’il a fallu aménager sur ce banc de sable une zone de 2700 hectares dont les deux phares sont incontestablement le Guggenheim et le Louvre.
Ce dernier conçu par l’architecte français Jean Nouvel a ouvert ses portes le 11 novembre dernier. Les chiffres de ce site qui a nécessité le déplacement de 500.000 mètres cube de sable donnent à eux seuls le vertige. La seule construction du dôme qui recouvre le musée est une prouesse architecturale. Ce dernier au diamètre de 185 mètres et à la hauteur de 45 mètres, est composé de 85 éléments formant 8 couches filtrant la lumière du soleil. Les quatre couches extérieures ont été réalisées en acier inoxydable et les quatre intérieures sont séparées par une structure en acier de cinq mètres de hauteur. Cette architecture offre ainsi une lumière toujours changeante, au gré des déplacements du soleil et qui donnera aux 7850 étoiles formant le revêtement des huit couches un effet très lumineux et toujours en mouvement.
Ce dôme, véritable chef d’œuvre pèse 7500 tonnes et son installation a duré deux ans.
La marque « Louvre »
Le musée inauguré en novembre dernier compte 23 galeries permanentes occupant une surface de 8600 mètres carrées tandis 2000 mètres carrés sont réservés aux expositions permanentes et à un musée pour enfants.
Mais bien sûr, il n’y a pas que le bâtiment en lui-même qui mérite le déplacement, tableaux, sculptures trésors architecturaux figurent parmi les 600 œuvres dont la moitié prêtées par des musées français. Parmi celles-ci on peut citer « La Belle Ferronnière » de Léonard de Vinci, qui vient du musée du Louvre, « Bonaparte franchissant les Alpes » de Jacques-Louis David (Versailles) et « Autoportrait » de Vincent Van Gogh (musée d’Orsay). Une grande partie des salles sont réservées à l’histoire des civilisations et des religions et comprend des œuvres rarissimes (manuscrits, livres…).
Enfin, et ce n’est pas négligeable, le projet qui a vu le jour en 2000, fruit d’un accord entre la France et Abu Dhabi – les deux pays ont signés une concession d’une durée de 30 ans) représente une manne financière pour le musée français qui recevra 400 millions d’euros sur la durée du contrat alors que sa construction a coûté environ 600 millions de dollars.
L’autre diamant de ce pole culturel unique aux Emirats Arabes Unis est le Guggenghein. Réalisé par l’architecte Franck Gehry, concepteur de celui de Bilbao, le musée dont les travaux ont subi quelques retards devrait être terminé très prochainement mais il a déjà présenté quelques collections au public. Disposant d’une surface de 30.000 mètres carrés, il s’annonce comme le plus grand Guggenheim du monde.
Cette volonté d’aménager un pôle culturel de très grande qualité s’inscrit dans une démarche touristique. Abu Dhabi a voulu ajouter un atout touristique supplémentaire dans sa palette et attirer aussi bien une clientèle asiatique qu’européenne mais également celle – étrangère – travaillant dans les monarchies du golfe, à seulement quelques heures de voiture de la capitale des Emirats Arabes Unis.