Le royaume de Bahreïn s’ouvre au tourisme. Pour moins dépendre du pétrole mais aussi mettre en avant des atouts qui méritent d’y passer quelques jours
«Vous avez dit Bahreïn ? » Hormis les fans de sport mécanique qui connaissent son Grand Prix de Formule 1, beau- coup ignorent tout de cette monarchie du Moyen-Orient. Apprendre à la connaître, c’estd’abord la localiser. Bahreïn est une île du golfe Arabique (ou golfe Persique), avec deux grands voisins – Arabie saoudite et Iran – et d’autres plus petits : le Qatar (propriétaire du club de football du PSG), Dubaï et Abu Dhabi. Un peu plus loin, le sultanat d’Oman. C’est cet isolement que rompt cette petite langue de terre (48 kilomètres de long, 16 de large) avec sa capitale au Nord (Manama) et sa grande partie désertique au sud. Pour cela, 7 bureaux touristiques ouvrent à l’étranger, dont 1 à Paris. Suivant une logique économique, cet Émirat indépendant depuis 1971 (c’était un protectorat britannique) anticipe le déclin à venir de ressources pétrolières exploitées depuis 1932. Un virage également pris par les pays voisins. Après la croissance générée par les huîtres perlières, puis le pétrole et le gaz, place aux espoirs du tourisme de qualité.
La « tour aux éoliennes », le symbole
Sur place, ses atouts sont là : une histoire riche et une vie culturelle active. Mais, avant de s’y plon- ger, c’est l’architecture « débordante » de Manama qui fait écarquiller les yeux. Une tour de bureaux en forme de cylindre tortillé, un hôtel en forme de H, mais surtout le symbole du pays, à l’instar de la tour Eiffel pour Paris, ou de l’Opéra pour Sydney. Le Word Trade Center, construit en 2008, est composé de 2 tours jumelles vitrées, de 240 mètres de haut, se terminant en pointe. Elles sont reliées par 3 ponts de 30 mètres de long équipés d’éoliennes produisant de l’électricité. À l’intérieur, un hôtel, un centre commercial et des bureaux. Le soir venu à Manama, comme sur la baie de Hong Kong, l’enfilade de gratte-ciel éclairés de mille feux est un spectacle. Partout dans la ville, des chantiers de construction, des grues au travail et des pelleteuses amoncelant de la terre pour gagner sur la mer. L’activité est là car Bahreïn est aussi une place financière régionale, à la fiscalité avantageuse.
S’y encanailler le week-end
Dans la région, ce pays arabe affiche une certaine liberté de comportement, même si les manifestations de 2011 (printemps arabe) furent sérieusement muselées. Les femmes sortent assez librement, conduisent, et sont rarement voilées ; l’alcool se trouve facilement et on peut même y jouer (casino) plus ou moins ouvertement. « C’est plus cool que chez les voisins », explique un Français expatrié. Nombre d’Européens vivant dans l’île travaillent en Arabie saoudite et rentrent le soir via un pont de 27 kilomètres qui relie les 2 pays. Sans être tout à fait le « Las Vegas du coin », on vient s’encanailler le week-end à Manama, en provenance de Riyad, du Qatar ou de Dubaï.
En binôme avec Oman
Comment peut s’organiser un voyage à Bahreïn depuis la France ? Évidemment en y allant spécifiquement pour quelques jours. Mais les experts locaux du tourisme proposent d’autres idées. Par exemple, en concoctant une destination « Émirats du Golfe » avec les voisins Dubaï, Abu Dhabi et le Qatar (et sa capitale Doha). Mais, pour un voyage moins « urbain » et plus varié, le binôme Oman-Bahreïn a son charme. Oman (avec sa capitale Mascate) amenant ses plages et ses balades en montagne ; Bahreïn, complétant avec ses vieilles pierres, ses ruelles tranquilles et décorées et ses « spots » culturels.