Le surf. Après le football, la deuxième religion des Péruviens. Avec 3000 kilomètres de côte pacifique, bordés d’une kyrielle de plages, ce pays semble né pour chevaucher l’océan. En restant sur la côte Nord, à une quinzaine de kilomètres de la ville de Trujillo (troisième ville la plus peuplée du Pérou), la petite station balnéaire d’Huanchaco est devenue le repère de la tribu aux cheveux décolorés par le sel et le soleil. Des surfeurs du monde entier viennent se frotter à ses vagues. Moins réputées toutefois que celles de Máncora, près de la frontière équatorienne.
En dehors des vendeurs ambulants, des fourgonnettes garées le long du promenoir et de l’ambiance un brin baba cool, l’endroit a gardé toute son authenticité. Dans ce petit village de pêcheurs, qui servait autrefois d’entrepôt aux conquistadors, dompter la houle est un sport ancestral. Une tradition vieille de plus de 3000 ans. Jadis, les habitants de cette frange littorale fabriquaient des caballitos de totora (littéralement, des petits chevaux de roseaux). Des esquifs à la proue courbée, conçus pour dépasser la barrière formée par les vagues, pêcher au large, puis regagner le rivage sans crainte de chavirer.
Ces frêles, mais insubmersibles, embarcations d’une trentaine de kilos (elles peuvent en supporter jusqu’à 200) – la technique de fabrication n’a quasiment pas évoluée depuis le temps Incas – servent toujours à ramener du poisson. Mais désormais, elles sont surtout utilisées pour le folklore par quelques surfeurs du coin qui ne rechigne jamais à se jeter à l’eau. Pour le plus grand plaisir des curieux, peroxydés ou pas.