Ce pays tout en longueur, niché entre le Vietnam, le Cambodge et la Thaïlande offre des paysages époustouflants et variés, loin du tumulte de grands sites touristiques de l’Asie du sud-est
Elodie Viguier
Une douceur de vivre, une vie au ralenti : exit l’empressement occidental. Au Laos, cœur de l’Asie du sud-est, la patience est reine. Il faut savoir prendre le temps de vivre, de découvrir, de lâcher prise. Couleurs, odeurs, senteurs, paysages naturels escarpés se dessinent au gré des routes cabossées et des villes dépourvues de modernité, dans ce petit pays que l’on surnomme le royaume du million d’éléphants. Pourtant frontalier de la folle et bouillonnante Thaïlande, la douceur et la timidité de ses habitants ajoutent une certaine nonchalance au quotidien des Laotiens. Malgré le peu de kilomètres qui les séparent, nous sommes en effet bien loin de l’agitation de Bangkok, ou encore des temples d’Angkor, au Cambodge.
« Tuk tuk » et temples
Avec ses 7 millions d’habitants, le Laos reste le pays le moins peuplé et le plus pauvre d’Asie. Vientiane, sa capitale décontractée, bien que de plus en plus en proie à un dense trafic routier, peut encore se visiter à pied, à vélo ou en « tuk tuk », petits taxis colorés à trois roues. Les lève-tôt (ou les couche tard…) découvriront au petit matin le rituel des offrandes faites aux moines qui déambulent dans les rues, avant de regagner leurs temples pour la première prière du matin. Ces temples, magnifiques vestiges des anciens royaumes lao, se comptent par dizaines. Le plus connu et réputé, abritant le musée national, reste le Vat Si Saket.
Sous une chaleur écrasante, le vif orange des pagnes de moines étendus flottent au vent et se mêlent aux délicieuses couleurs de ces édifices. Villas et maisons d’époque coloniales se laissent ensuite découvrir au gré des ruelles, tout comme les nombreux cafés, marchés, et gargotes dont regorge la ville. La cuisine, comme en Thaïlande, est ici reine. Viandes en sauces, épices, grillades, riz : les Laotiens mangent à toute heure, la plupart du temps en famille.
L’amour de l’eau
Au-delà de ces coutumes et rites locaux, la grande histoire d’amour des Laotiens reste leurs cours d’eau. A 160 kilomètres au nord de Vientiane (compter quatre heures de bus au vu de la qualité des routes), la verdoyante région de Vang Vieng propose une multitude d’activités autour de sa rivière Nam Song. Une balade en canoë permet d’admirer ici de splendides chutes, formations karstiques, grottes et falaises abruptes. Si la ville en elle-même ne vaut pas forcément le détour (elle le fut par le passé mais pour être réputée comme un haut lieu de fête), la nature folle et sauvage qui l’entoure en fait un incontournable du Laos.
Pannes et bougies
En gardant le cap sur la route du Nord, impossible de faire l’impasse sur Luang Prabang (douze heures de bus de Vientiane), troisième ville du pays. Classée au patrimoine mondial de l’Unesco, Luang Prabang s’étend sur une langue de terre, au confluent du fleuve Mékong et de la rivière Nam Khan (lire ci-contre). Et pour ceux en quête d’encore plus de nature et d’authenticité, Nong Khiaw et Muang Ngoi, toujours plus au Nord (à quatre heures de mini van de Luang Prabang) sont indispensables. Confort minimaliste, éclairage à la bougie (les pannes d’électricité sont légions…), on est ici au bout du monde, au cœur de collines, rizières et monts rocheux… Des paysages et une tranquillité qui peuvent faire oublier les affres d’un quotidien bien souvent trop rempli.