À côté du quartier des affaires, l’architecture rappelle la forte empreinte de l’ancienne couronne britannique.
Dans le nord de Chinatown, de l’autre côté de la Singapore River, s’étend le Colonial District, autour du quartier des affaires. Il regroupe bâtiments datant des XIXe et XXe siècles, musées, parcs et grands centres commerciaux. Ces bâtiments coloniaux ont été érigés par des prisonniers indiens pour abriter
les bureaux administratifs de la couronne britannique. Nombre d’entre eux sont de style néoclassique, dit palladien.
L’histoire a retenu que la ville de Singapour a été fondée à partir de février 1819, après que sir Thomas Stamford Raffles (1781-1826) a signé un traité avec le sultan de Johor pour récupérer l’ex-île de Temasek. Aujourd’hui mythique, l’emblématique hôtel Raffles, lors de sa construction en 1887, comptait 10 chambres rassemblées dans un bungalow…
Hôtel de ville et St Andrew’s Cathedral
Avec ses colonnes corinthiennes datant de 1928, l’hôtel de ville a accueilli de nombreux événements historiques : la capitulation du Japon, à la fn de la Seconde Guerre mondiale, ou la déclaration d’indépendance de Singapour, en 1965. Implanté le long du Padang, sur la St Andrew’s Road, le bâtiment abrite l’administration de la ville et des salles d’audience. En face, sur la pelouse du Padang, sont établis des clubs de cricket au rôle important lors de l’occupation japonaise.
À côté de la mairie, succédant au Grand Hôtel de l’Europe – il surpassait le Raffles en luxe et en splendeur –, trône le palais de justice. Érigé en 1939, il est orné de colonnes corinthiennes surmontées d’un dôme, réplique de la cathédrale Saint-Paul, à Londres. Pendant la Seconde Guerre mondiale, l’armée japonaise y avait établi son quartier général. Il doit être transformé en
lieu culturel. Non loin, en forme de soucoupe volante réalisée par Norman Foster, une nouvelle Cour suprême est en construction.
St Andrew’s Cathedral a été bâtie la première fois en 1836. De style néogothique, cette cathédrale blanche, refaite car frappée par la foudre, reste l’un des lieux de culte favoris des chrétiens de l’île. Quotidiens, des offices y sont célébrés dans les différentes langues du pays. Connu sous le nom de Madras chunam, le revêtement des murs intérieurs est un mélange de blanc et de coquille d’œuf, de chaux et de sucre de noix de coco.
Cultures à tous les étages
Posé au bord de la rivière depuis 1827, The Old Parliament Lane est le plus ancien bâtiment administratif. Il devait servir de résidence à John Maxwell, riche marchand ami de sir Thomas Stamford Raffles, qui ne l’a jamais habité. Abritant le tribunal entre 1841 et 1939, puis abandonné, c’est le siège de l’Assemblée du gouvernement colonial depuis les années 1950. Le Parlement s’y est installé lorsque Singapour a accédé à l’indépendance. Depuis 2004, les députés se retrouvent dans un bâtiment neuf, sis à proximité. L’ex-Parlement est devenu la Maison des arts.
D’autres lieux sont à découvrir : le Chijmes, ancien couvent de style baroque anglais reconverti en restaurants et bars branchés ; Fort Canning, parc historique situé sur une colline (concerts, pique-niques et balades) ; au niveau du Coleman Bridge, le bâtiment MICA, gratte-ciel du début des années 1930, ancien commissariat aux 927 fenêtres peintes aux couleurs de l’arc-en-ciel, rassemble œuvres d’art et expositions contemporaines ; en face du Cavenagh Bridge, plus vieux pont gardé intact de Singapour, l’ancien hôtel de ville construit en 1862, de style victorien, accueille The Victoria Theatre and Concert Hall ; sans oublier l’église apostolique arménienne Saint-Grégoire l’Illuminateur, le couvent de l’Enfant-Jésus, le musée des Civilisations asiatiques ou le musée des Beaux-Arts à Queen Street.