La carte postale balnéaire aux paysages paradisiaques peut venir du Sénégal. Le soleil, les couleurs et le sable fin à perte de vue… Mais le pays cache d’autres secrets. Immersion dans la région du Sine Saloum.
Que ceux qui optent pour un Sénégal à la rencontre de la population se rassurent, les anecdotes ne manqueront pas. Ceux là n’ont pas cédé aux offres des agences de voyage. Sans doute n’iront-ils pas à Saly, ne siroteront-ils pas un de ces séduisants cocktails colorés, ne profiteront-ils pas d’un accueil improvisé pour touristes comptant bien en avoir pour leur argent. Alors goûteront-ils au Sénégal.
Après l’atterrissage à Dakar, le voyageur ne sera pas rongé par la solitude. Les Dakarois savent recevoir. Voyageur en quête d’authenticité, inutile de se perdre dans la grande ville, bien que Dakar recèle de trésors et de quartiers atypiques. L’arrivée des vols depuis la France se situant en général après minuit, mieux vaut avoir assuré ses arrières. Direction l’auberge Le Pougalou, à Yoff N’Gor.
De là, vous pourrez trouver un taxi qui vous emmènera sur la plage de N’Gor. Des pirogues (5 minutes de traversée pour 500 F CFA) assurent la navette pour rejoindre l’île. Un joli petit bout de terre bercé par le calme, les rues pavées, et les fleurs. Derrière ce cadre idyllique de la grande plage, il faut traverser l’île pour trouver la petite plage, plus tranquille. C’est aussi à cet endroit, après s’être baigné dans les eaux turquoise, qu’il convient de s’arrêter Chez Binta pour se restaurer.
Notre route continue vers l’île de Gorée. Plusieurs beaux hôtels y ont ouvert leurs portes pour s’établir sur cette ancienne « île des esclaves », qui se visite exclusivement à pied. Un ancien avocat bayonnais a même été propriétaire du prestigieux hôtel Les Boufflers. Classée par l’Unesco au Patrimoine mondial de l’Humanité en 1978, l’île représente un symbole de la traite négrière pour les Sénégalais, et est aujourd’hui devenue, avec son eau claire, et ses ruelles fleuries un lieu prisé de la bourgeoisie dakaroise. Loin de la façon dont vit ici la majorité de la population.
Un petit paradis
La route vers le sud passe par la gare routière de Dakar d’où l’on emprunte le moyen de transport le plus utilisé : la voiture collective, appelé le « sept places ». Pas très confortable, mais sans doute le plus rapide et le moins onéreux. Direction Joal-Fadiouth, à 120 km au sud de Dakar, la ville natale de Léopold Senghor, poète et premier président de la république du Sénégal. La maison de Senghor, les fumeries de poisson, mais aussi l’île aux coquillages, reliée par un pont en bois, composent un bout de terre pittoresque. Les habitants ont su s’organiser en créant un syndicat d’initiative auquel il est recommandé de s’adresser. Alors, vous pourrez découvrir les allées de cette jolie escale, avant de reprendre la route vers N’Dangane.
Iba qui tient le Farakaba, propose des repas bien cuisinés et vous fera envoyer une pirogue pour quitter N’Dangane et rejoindre Mar Lodj. Un petit paradis, d’un calme incommensurable, à la rencontre d’un peuple bercé par les bruissements de l’eau du delta. Le sine saloum, qui s’étend autour du delta du Saloum, est certainement l’une des régions naturelles les plus étonnantes du Sénégal, elle aussi inscrite au Patrimoine mondial de l’Unesco en 2011: neuf forêts classées, deux aires marines protégées, deux réserves naturelles communautaires, sans oublier le parc naturel du delta… Coincé entre le Sénégal et la Gambie, cette région possède une multitude de petites îles, de canaux, de bancs de sable et de mangrove. Si le chemin pour l’atteindre est long (bien qu’à seulement 200 kilomètres de Dakar, il vous faudra sept heures environ en sept places pour y arriver), le caractère unique et reposant des lieux en vaut la peine. Une immersion en pleine nature.