Vaadhoo n’est pas une île comme les 1 899 autres qui composent l’archipel des Maldives, dans l’océan Indien. Ses plages sont chaque nuit le théâtre d’un phénomène naturel scintillant : la « mer d’étoiles », provoquée par la présence d’un micro-organisme marin bioluminescent.
Par Ève Scholtès
Il n’existe pas trois phénomènes comme cela ailleurs sur Terre. Il n’y en a qu’un, en réalité. Si l’on doit comparer la « mer d’étoiles » qui submerge les plages de Vaadhoo sur l’atoll de Raa, situé à 200 kilomètres de la capitale Malé, on peut le faire aux voiles colorés des aurores boréales qui illuminent de vert le ciel polaire dans l’hémisphère Nord. Le phénomène qui fait briller les eaux et le sable autour de cette île quasi inhabitée – la population ne comptait en 2017 que 500 habitants – est tout aussi magique, entièrement naturel et perpétuel… avec des températures nettement plus clémentes toutefois !
L’archipel des Maldives n’est-il pas réputé pour être celui de l’été permanent, grâce à une température moyenne comprise entre 26 °C et 34 °C tout au long de l’année ?
Une féerie 100 % naturelle
Mais revenons-en à nos lumières. Celles-là même qui apparaissent sous la forme de milliards de petits points de couleur bleu électrique, à la surface des eaux paradisiaques qui entourent l’île de Vaadhoo. Elles se répandent par vagues entières à la nuit tombée. Mais d’où proviennent-elles ? d’une pollution chimique déversée en haute mer, en cachette, et qui échoue sur les bords de plage, ou d’un phénomène surnaturel venu d’ailleurs qui fait se décrocher les étoiles ? Ni l’un ni l’autre.
L’explication est beaucoup plus rationnelle. Elle est scientifique même. Si le roulis continu des vagues s’habille de lueurs phosphorescentes, voire iridescentes lorsque la houle grandit, ses couleurs sont le produit de micro-organismes marins : des phytoplanctons bioluminescents connus sous le nom de Lingulodinium polyedrum. Emportées par les courants, ces « lucioles de mer » sont déposées sur les plages, où elles se mettent à briller.