Venir à Venise, c’est voir… mais c’est aussi être vaincu par tant de beauté. Trop somptueuse, trop fastueuse, trop riche, trop unique et parfois trop touristique. Dans ce lieu incontournable : qu’est-il inconcevable de ne pas voir ?
Romuald Dumas
C’est le Venise incontournable, celui du carnaval et des gondoliers. Le symbole de la Renaissance, la ville aux milles surnoms : la cité des Doges, la Sérénissime, la cité des amoureux, la Reine de l’Adriatique, la cité des Eaux, la cité des Masques, la cité des Ponts, ou encore la cité flottante. Installez-vous au milieu de la place de la place Saint-Marc, entre les milliers de touristes et les centaines de pigeons (les premiers n’étant pas forcément les seconds…). Face à vous, la basilique Saint-Marc, encadrée par les Procuraties. A gauche, la célèbre tour de l’horloge. A droite, le campanile et la librairie ouvrent sur la piazzetta qui sert de parvis au palais des Doges. Voilà, vous y êtes. Tout Venise est là, dans son opulence.
Étalage de richesses
Le quartier San Marco regroupe à lui seul quatre des sites les plus visités de la ville. La place d’abord. Cœur de la cité, lieu de rendez-vous, elle est encadrée par les Procuraties Vecchie (vieilles), Nuove (nouvelles) et par l’aile Napoléon qui abritaient les bureaux des procurateurs, les plus hauts fonctionnaires de Venise. C’est au pied de ces bâtiments que s’étalent les terrasses des fameux cafés de la place où déguster un cappuccino demeure un must. Au bout de la piazza se trouvent le campanile, qui servait de belvédère pour surveiller la lagune, et la tour de l’horloge dont le cadran indique, en plus de l’heure, les phases de la lune et les signes du zodiaque. On raconte que ses concepteurs ont été aveuglés pour qu’ils ne puissent pas fabriquer la même ailleurs.
La basilique Saint-Marc ferme la place. Avec ses cinq coupoles, ses colonnes colorées et ses portails richement décorés, elle présente une façade unique, entre influences byzantines et splendeur gothique. A l’intérieur, le spectacle continue. Marbre, dorures, pierres précieuses et mosaïques symbolisent l’incroyable richesse du lieu.
Saint-Marc de nuit
Tout contre la cathédrale, se dresse l’imposant palais des Doges, siège du pouvoir à l’époque de la République de Venise. Tout aussi luxueusement décoré que la basilique, il renferme des œuvres des plus grands artistes de la Renaissance : Véronèse ou Le Tintoret. A l’arrière de l’édifice, se trouve le pont des soupirs, qui relie le palais aux prisons. C’est aux soupirs poussés par les condamnés qui voyaient Venise pour la dernière fois, que le pont doit son nom.
Ces lieux emblématiques de Venise, il faut les voir, et les revoir. N’hésitez pas, par exemple, à retourner sur la place Saint-Marc à la nuit tombée ou avant le lever du jour, quand elle est déserte. Etrange sentiment que de découvrir cet immense espace, vide. Son côté mystérieux vous sautera aux yeux avec le campanile déchirant l’obscurité de toute sa hauteur, au son de la mer dans la lagune, enfin audible. Profitez-en pour monter dans un vaporetto et voguer dans le grand canal. Arpentez les ruelles et dites vous qu’une autre Venise est vraiment possible…