Il y a deux Strasbourg : la vieille ville, pittoresque et historique, entourée d’eau ; et la capitale européenne, moderne et active, située en périphérie. Chacune a son charme.
On l’appelle La Grande île de Strasbourg, ou parfois l’Ellipse insulaire. Comme Lyon avec sa presqu’île, Strasbourg concentre son cœur historique au milieu des eaux. Ici, point de confluence Rhône/Saône, c’est la rivière l’Ill au sud et le canal du Faux-Rempart au nord qui bordent la vieille ville de la cité alsacienne. Sur cette île, quadrillée de petites ruelles sinueuses et peuplée de maisons à colombages, se dessine le Strasbourg pittoresque, le Strasbourg médiéval, celui des cartes postales, classé au Patrimoine mondial de l’Humanité par l’UNESCO depuis 1988. C’est ici que se trouvent les plus beaux monuments de la ville : le Palais Rohan, la Maison Kammerzell, le célèbre marché de Noël, les musées Notre-Dame et d’art moderne, l’ancienne douane et – bien sûr – la magnifique Cathédrale. C’est aussi sur la Grande île que se trouve la fameuse Petite France. Ce micro quartier tire son nom de l’hospice des vérolés, construit à la fin du XVe siècle, qui accueillait les soldats revenant de la campagne d’Italie atteints de ce que l’on appelait alors le « mal français », à savoir la syphilis. Les plus belles demeures à colombages de la vieille ville y sont nichées dont la Maison des Tanneurs ou la Maison Haderer. La Petite France est aussi traversée par de nombreux canaux qui lui confèrent son charme incomparable. Le quartier est clos par les caractéristiques « ponts couverts ». N’oubliez pas de faire le tour de toute la Grande île, c’est désormais possible avec l’aménagement des berges de l’Ill et du fossé du Faux-Rempart.
La capitale européenne
L’autre Strasbourg se situe en périphérie, dans les quartiers de l’Orangerie, de la Robertsau et du Wacken, au Nord-Ouest de la ville. C’est là qu’une vingtaine d’institutions européennes sont installées, dont le plus ancienne depuis 1815, faisant de Strasbourg la « capitale parlementaire et citoyenne » de l’Europe. On y trouve notamment, le Palais de l’Europe (siège du Conseil de l’Europe), le Palais des Droits de l’Homme (qui abrite la Cour européenne des Droits de l’Homme), le Centre européen de la jeunesse, le Parlement européen avec sa tour circulaire de 70 mètres de haut, ou encore l’École européenne, le dernier bâtiment en date du quartier qui a ouvert ses portes à la rentrée 2015. Tous ces bâtiments ne se visitent pas mais l’ensemble du « quartier européen » mérite – bien entendu – le détour pour comprendre les différents visages d’une ville qui a changé quatre fois de nationalité entre 1870 et 1945.