On aurait tort de réduire la Tunisie aux seules images de cartes postales avec plages de sable immaculées et vastes complexes hôteliers. Passés ces clichés, il est impossible de ne pas remarquer que ce petit pays, aux confins de l’Algérie et de la Lybie est le berceau d’un passé pluriel et glorieux.
Ainsi, depuis des milliers d’années, les côtes de la mythique Carthage, au Nord Est de Tunis ont gardé les empreintes des civilisations qui l’ont traversé. Ici, Phéniciens, Romains, Byzantins puis Arabes se sont succédés donnant à Carthage, la « capitale nouvelle » de multiples identités où l’on aime encore cultiver un art de vivre raffiné.
Alors devant la mer Méditerranée aux mille nuances de bleu et sous un climat qui se veut clément tout au long de l’année, rien de tel que de partir sur ces chemins emprunts de la grande Histoire et affublés d’un réel sentiment d’éternité.
Prenons donc la route de Zaghouan, un bourg aux rues escarpées dont la renommée remonte à l’Antiquité. Voilà 2000 ans que la ville est réputée pour son eau pure et convoitée. L’Empereur romain Hadrien ne s’y est pas tromper quand il vint capter les sources avant d’édifier un aqueduc monumental pour alimenter Carthage. Ses 132 km en font le plus long des aqueducs africains. En partie détruit, il reste encore quelques vestiges à admirer notamment à quelques kilomètres de l’incontournable site archéologique d’Oudna. Dans un paysage préservé ce monument reste comme irréel et hors du temps.
Poursuivons notre chemin sur l’ancienne route de l’eau pour atteindre les citernes de Malaga à Carthage. Classé au patrimoine mondial, cet impressionnant élément est un des mieux conservé de l’époque romaine. D’une capacité de plus de 50 000 m3, les citernes étaient positionnées à la lisière nord de l’ancienne cité afin d’alimenter les thermes d’Antonin.
Parmi, les 2000 vestiges romains que comptent la Tunisie, cet ensemble, qui servit de carrière de pierre, montre une nouvelle fois que Carthage fut une des plus glorieuses cités de l’Antiquité. S’il ne subsiste que le rez-de-chaussée, on peut encore s’imaginer dans le frigidarium ou la piscine chauffée. Une colonne reconstruite est tout de même là pour nous rappeler qu’à l’époque les thermes culminaient à 29 mètres de hauteur !
Où que l’on soit, les cotes de Carthage offre à chaque fois un nouveau paysage marin. Alors pour en profiter, rien de tel que de déguster un thé au renommé café des délices de Sidi Bou Saïd. L’établissement est aussi incontournable que le village de charme où les maisons bleues et blanches qui combinent joliment l’architecture arabe et andalouse semblent s’accrocher de la colline. Sidi Bou Saïd dégage une atmosphère, une nonchalance qui a charmé depuis longtemps les artistes et les visiteurs du monde entier.
Passés les clichés, il vous reste encore de nombreux trésors à dénicher…
A Nabeul, la poterie se vit de père en fils
A quelques kilomètres d’Hammamet, Nabeul est une petite ville travailleuse et tranquille du bord de mer. Les rues commerçantes animées qui entrecoupent les quartiers anciens regorgent de produits artisanaux et d’étals chargés agrumes. Des costumes de fêtes aux parures de lit brodées et la distillation des fleurs, Nabeul offre de multiples spécialités mais se fait surtout connaître comme capitale de la poterie.
Une tradition ancestrale qui aujourd’hui encore fait vivre 60 % des familles de la ville. Pour la découvrir, il suffit de pousser une porte et de des cendre quelques escaliers qui mènent aux ateliers où sont sculptés les plats, bols, tirelires ou autres cendriers.
Sami Zamni a tout appris ici guidé dès l’âge de 15 ans par les gestes de son père. Devant son tour, l’homme au regard tranquille et au verbe accueillant donne une vie à l’argile venu de l’ouest, de la région de Tabarka. Cet argile orangé convient aux objets de décoration tandis que celui, ocré de Nabeul, sera utilisé pour les ustensiles dédiés à l’alimentation. Dans ce grand atelier où règne le calme nécessaire aux travailleurs concentrés, Sami Zamni peux sculpter jusqu’à 300 cendriers en une seule journée. Pour maîtriser la technique du petit objet il lui aura fallu entre près trois ans contre 15 pour les plus grands.
Fils de potier, Sami Zamni ne sait pas encore si ces deux fils de 5 ans et 2 mois suivront sa vocation. A 46 ans, l’homme esten tout cas fier de faire vivre cette tradition et de partager sa passion avec les visiteurs. Une fois les objets formés, les finitions assurées ils seront séchés pendant deux trois jours à l’ombre avant d’être enfournés à 1000 degrés pendant 24 heures. Il passera ensuite dans les mains expertes des peintres avant de rejoindre les étals de la Nabeul.
Aller en Tunisie : Vols directs de Bordeaux à Tunis-Carthage assurés par Tunisair (www.tunisair.com.tn), via Rome par Alitalia (www.alitalia.fr), via Marseille par Air France (www.airfrance.fr).
Monnaie : Le dinar tunisien (1 euro= 2 dinars environ).
Climat et heure : Climat méditerranéen au Nord et aride dans le Sud (désert du Sahara).
Pas de décalage horaire.
Formalités :Passeport en cours de validité, pas de visa nécessaire.
S’informer :
Office National du tourisme tunisien,
12 rue de Sèze
69006 LYON
Tél. : 04 78 52 35 86
Fax : 04 72 74 49 75
ontt.lyon@wanadoo.fr
www.bonjour-tunisie.com
Se loger : La Tunisie possède une très importante capacité hôtelière notamment sur la cote méditerranéenne. Il n’y a pas moins de 155 hôtels sur une distance de 15 kilomètres entre Nabeul et Hammamet. Dans la station Hammamet Yasmine totalement dédiée au tourisme, on trouve par exemple l’hôtel Hasdrubal avec 196 suites junior, 5 suites ambassadeur et dix suites prestige. La plupart de ces établissements affichent quatre ou cinq étoiles offrant le plus souvent des prestations comme le spa ou la thalasso. Les maisons d’hôtes sont en plein développement et le label hôtels de charme vient d’être créé permettant de voir émerger une offre de logement plus intime.