Plus grand des sept Émirats qui composent les Émirats arabes unis, Abu Dhabi est sans doute celui dont l’intérêt touristique est le plus varié et le plus riche.
Bien sûr, c’est un peu loin. Bien sûr, ce n’est pas ce que l’on appelle une destination très économique. Bien sûr, le luxe est ici omniprésent. Pourtant, ces dernières années, Abu Dhabi, sous l’impulsion de son fondateur, le cheikh Zayed (décédé en 2004), puis aujourd’hui de son fils aîné, le cheikh Khalifa ben Zayed Al Nahyane, n’a pas gardé les deux pieds dans les mêmes puits de pétrole, au demeurant fort nombreux.
Abu Dhabi entend s’ouvrir au monde et pas seulement celui des affaires. L’Émirat, qui contrairement aux autres possède suffisamment de territoire, d’îles et de côtes pour attirer des touristes désireux de passer leur temps ailleurs que dans des supermarchés climatisés, développe son offre touristique au-delà de la carte postale que l’on pourrait imaginer : désert, soleil, buildings gigantesques et palace. C’est la première surprise d’un voyage qui en réserve chaque jour. Voisine de l’Arabie saoudite mais loin de son conservatisme (hormis dans les endroits religieux comme la Grande Mosquée, les femmes occidentales n’ont aucune obligation de porter le voile), Abu Dhabi se révèle accueillante, séduisante. Très peu de formalités administratives, une grande capacité hôtelière et surtout la possibilité de voyager très facilement pour découvrir les nombreux lieux que propose la capitale de l’Émirat.
Bienvenue aux touristes
Ce petit mais très riche pays entend bien s’inscrire comme une halte incontournable entre Asie et Europe, Australie et Amérique. Et il y met les moyens, comme en témoignent la construction des musées, la mise sur pied de manifestations internationales comme le festival gastronomique Gourmet, où se retrouvent des grands chefs du monde entier, ou bien encore ces défis architecturaux permanents comme la récente construction de la Grande Mosquée ou les nombreux chantiers en cours employant des dizaines de milliers de travailleurs étrangers (Pakistanais, Indiens, Népalais, Philippins).
Quand ils ne constituent pas le personnel des hôtels, on peut croiser ces derniers au bord des autoroutes en construction ou dans les innombrables autobus effectuant le va-et-vient entre le lieu des travaux et celui de leurs logements dans des immeubles construits aux portes du désert, loin des lumières de la ville et de la désormais célèbre corniche, rendez-vous des jeunes Émiratis toujours vêtus de leur traditionnel habit, keffieh à carreaux rouges et blancs sur la tête et ghutra blanche sur le corps.
La corniche. Passage obligé des visiteurs, de jour comme de nuit, pour découvrir une ville tournée vers l’avenir avec ces successions de tours qui semblent toutes se disputer le prix de l’illumination la plus grandiose et la plus originale. C’est le poumon de la ville. Mais un poumon séduisant et accueillant où les touristes peuvent se promener en toute sécurité et même pousser les portes des palaces, juste pour admirer les décors, sans risque de se voir refouler.
La corniche. Moderne et bruyante, à quelques centaines de mètres d’une grande mangrove, où, il y a moins d’un siècle, les habitants des tribus bédouines y puisaient leur richesse en rapportant des huîtres perlières. Car c’est ici que le voyage à Abu Dhabi peut commencer.
En remontant le temps, en quelque sorte, dans un bateau, pour parcourir cette vaste lagune, refuge de flamants roses, de plumiers, d’aigrettes et de cormorans (comptez environ 15 euros pour un adulte. Une promenade à faire au petit matin avant de manger des dattes au gigantesque marché consacré uniquement à ce fruit, incontournable dans la cuisine locale, puis de prolonger le tour à la criée, où débordent les poissons de l’océan Indien et du golfe Persique rapportés par une impressionnante flotte de chalutiers.
L’eau et le sable
Si attirante soit-elle, la capitale n’est pas le seul atout du pays. Ne pas profiter des eaux transparentes et poissonneuses du golfe Persique serait dommage. À moins de quatre heures d’Abu Dhabi, l’île de Sir Bani Yas est une incitation à la découverte et à la détente, de l’excursion en véhicule tout-terrain à travers l’étonnante réserve animalière à la plongée dans le récif corallien, en passant par un dîner sous les arbres à proximité des gazelles.
Avec plus de 200 îles, Abu Dhabi propose une offre généreuse de croisières. Passer du bleu des eaux à l’ocre du sable en quelques heures procure d’inoubliables sensations. La plus grande partie des 80 000 kilomètres carrés du territoire est constituée par le désert. Ce même désert qui forme avec l’Arabie saoudite la plus grande étendue sèche du monde. La région de Liwa est réputée pour ses immenses dunes et la magnificence de ses paysages. Préférez des transports plus « traditionnels », tels que le chameau, pour parcourir ces grands espaces en totale harmonie avec la nature.