Bordée par la mer adriatique, la côte croate se dévoile de criques en vieilles cités. Trogir, Split, Dubrovnik… autant de cœurs de villes qui font battre celui des touristes.
S’envoler en Croatie pour les vacances ? La destination n’est peut-être pas la première à laquelle on pense, et pourtant… Le pays, marqué par la guerre dans les années 90, a su se redresser. Il en a profité, au passage, pour développer ses atouts touristiques. Et ils sont nombreux ! Notamment en Dalmatie, dans le Sud. De Split à Dubrovnik, de l’île de Bracht à celle de Lokrum, la région se partage entre plages, parcs naturels et sites classés à l’Unesco.
À l’instar de Trogir et son centre historique. Située sur une île – la plus proche du continent, à rejoindre par un petit pont –, la petite bourgade, toute de pierre blanche construite, semble à l’abri du temps qui passe. À chaque coin et recoin, ses ruelles sinueuses aux pavés d’antan dévoilent ici un monastère, là un blason vénitien, pour déboucher un peu plus loin sur sa place principale où trône la majestueuse cathédrale de Saint-Laurent, récemment restaurée. En face, une ancienne agora grecque, transformée en forum par les Romains, puis bien plus tard en tribunal dont la table du juge intacte est l’un des derniers vestiges. Devenu une loggia couverte, l’endroit accueille aujourd’hui, durant la belle saison, des groupes de klapa, qui y font résonner leur chants traditionnels en polyphonie. Face à la mer, la longue promenade bordée de palmiers invite à la flânerie. Posée à une terrasse de café ou assis les pieds dans l’eau. Un cocon piétonnier labellisé Unesco depuis 1997 avec, comme toujours en Dalmatie, de multiples criques à l’eau turquoise à deux pas.
Split, millefeuille culturel
Non loin, à une dizaine de kilomètres, Split et ses 200 000 habitants. Le principal atout de cette deuxième ville de Croatie réside en son cœur, également classé par l’Unesco, où se trouve le palais royal de Dioclétien et la « nouvelle ville » développée du XV au XVIIe siècles par les Vénitiens. Le passé de Split se lit sur ses façades. Un véritable musée à ciel ouvert. Mais aussi sous terre. Comme avec les salles souterraines du palais, parfait reflet de l’édifice de l’époque en surface. Une demeure royale investie au VIIe siècle par les habitants de Salone, mis en fuite par les Avars et les Slaves. Cette grandiose bâtisse est ainsi devenue un véritable quartier aux multiples appartements. Aujourd’hui, la plupart sont loués d’avril à octobre aux touristes, tandis que les rez-de-chaussée accueillent une myriade de petites boutiques, restaurants et cafés aux décorations modernes mais aux sols d’époque ! Là encore, point de voitures. Tout comme dans la « nouvelle ville ». Habitée tour à tour par les Illiriens, les Grecs, les Romains, les Croates, les Slaves, les Vénitiens puis les Autrichiens, Split se savoure ainsi tel un millefeuille culturel. Les sphinx côtoient les colonnes grecques faces à des églises. Tandis que les styles architecturaux, gothique, baroque, renaissance, se confrontent. Un véritable régal pour les yeux.
Les amateurs de marche pousseront la balade jusqu’à la colline de Marjne d’où, après avoir emprunté un long escalier, ils auront une magnifique vue sur la vieille ville. Ils pourront aussi repérer les plages, bondées de touristes aux beaux jours. Les Croates préférant emprunter le ferry ou le catamaran pour se baigner sur l’une de leurs nombreuses îles, loin du tumulte citadin.
Entre plages et vestiges, la Croatie du Sud séduit. Sa météo n’y est pas étrangère. Tout l’été, les températures culminent bien au-delà de 30° quand l’hiver, elles tournent autour d’une dizaine de degrés. Le ciel bleu en prime. Les producteurs de « Game of Thrones » ne s’y sont pas trompés. Ils ont ainsi choisi Split, Trogir, la forteresse de Klis et Dubrovnik pour décor. Un nouveau tournage doit d’ailleurs avoir lieu au printemps.