Le Quinze de France va y jouer deux matchs à l’automne, lors de la Coupe du Monde de rugby. C’est aussi une destination hors des sites touristiques, à la richesse immense – Antoine Tinel
S ituée dans le sud-ouest de l’archipel du Japon, l’île de Kyushu va devenir familière pour les rugbymen de l’équipe de France lors de la prochaine Coupe du monde de rugby. En effet, les Bleus y disputeront deux rencontres de la phase de poules. La première, le 2 octobre contre les États-Unis, à Fukuoka. La seconde, le 6 octobre contre les Tonga, à Kumamoto. Les joueurs français seront présents sur Kyushu du 23 septembre au 10 octobre.
Cette région du Japon diffère du reste du pays. Sous l’époque Edo (1603-1868), durant laquelle le pays est resté très fermé au monde extérieur, elle a été la seule en contact avec les populations étrangères : Nagasaki, également située dans l’île, était le seul port autorisé à faire du commerce avec d’autres pays. Ainsi, le développement industriel y a été plus précoce. Mais cette région, située à environ cinq heures de train de Tokyo, n’est pas une destination prioritaire des voyageurs. La fameuse « Golden Route », qui va de la capitale jusqu’à Osaka, en passant en particulier par le mont Fuji et Nara, n’y descend pas.
L’île de Kyushu possède pourtant de très nombreux atouts, à commencer par Fukuoka. La ville la plus importante de l’île a su conserver son patrimoine séculaire et s’adapter à la modernité galopante du pays. Ainsi, en se promenant dans le quartier commerçant de Tenjin, on découvrira l’un des sanctuaires anciens. Impossible d’y passer ne serait-ce que quelques heures sans se ravitailler dans les yatai. Ces petites charrettes s’installent dans les rues en fin d’après-midi et proposent des plats typiques à manger sur place, comme les ramen. Inratable également, le sanctuaire shintoïste de Kushida, construit en 757. En face, le musée des Arts populaires témoigne de la vie locale du milieu du XIXe à la fin des années 1920. Fukuoka est une ville d’eaux, qui propose de très beaux rivages. Pas loin de la ville, la montagne est riche en onsen (sources d’eau chaude).
À moins de 100 kilomètres se trouve Kumamoto. La ville a été victime de deux tremblements de terre en avril 2016, à seulement quelques heures d’intervalle, qui ont détruit en partie son célèbre château. Aujourd’hui, il est en reconstruction pour plusieurs années, mais son musée propose justement de s’y intéresser via une visite en réalité virtuelle et un mapping vidéo des dégâts et des travaux. Kumamoto se caractérise également par sa nature verdoyante et son eau de source riche en minéraux. Le quartier du château, celui de Shinmachi, vaut également le détour. Ses ruelles anciennes sont une destination idéale de promenade. À noter également que Kumamoto est réputée pour sa gastronomie. Parlons ici du bœuf rouge de Higo, élevé à l’eau minérale et à l’herbe des plaines d’Aso. Cet endroit est également connu pour son volcan, le plus grand de ceux encore en activité dans l’archipel, situé au cœur d’un parc naturel. Enfin, l’île de Yakushima peut également être une destination surprenante et très dépaysante. Les fans de Princesse Mononoké y retrouveront la forêt tropicale. Il paraît même que c’est encore plus beau quand il pleut. Un voyage idéal entre deux matchs du Quinze de France.
L’envie de partir peut vous saisir à tout moment, hiver comme été, sur un coup de tête. Au départ de Bordeaux, c’est un large éventail de destinations qui s’offrent à vous. Le temps d’un week-end d’une petite semaine.