Marseille a son Mucem, Metz son centre Pompidou, Lens son Louvre et Lyon a désormais son musée des Confluences. Inauguré en décembre dernier, le bâtiment futuriste est le dernier joyau de l’antique capitale des Gaules.
Et au milieu coulent deux rivières… Ou plutôt un fleuve et une rivière. D’un côté le Rhône, de l’autre la Saône. Et au milieu donc, le flambant neuf musée des Confluences en point de jonction. A l’instar de ce que le Guggenheim a fait à Bilbao, le lieu dédié aux sciences, aux civilisations et aux sociétés pourrait bien révolutionner l’image de la cité des Canuts. Le musée, à l’architecture aussi singulière que l’édifice basque de Frank Gerhy, vient ponctuer la première phase d’un vaste projet de rénovation du sud de la presqu’ile, lancé par Raymond Barre en l’an 2000. En plus du musée, la pointe accueille désormais le siège du conseil régional Rhône-Alpes, un bassin nautique, un pôle de loisirs et de nombreuses entreprises dans des bâtiments Haute Qualité Environnementale (HQE).
Point d’orgue de ce sérieux lifting, le musée est divisé en trois parties : le socle, le cristal et le nuage. Le socle en béton accueille l’entrée, le restaurant et les locaux techniques. Le cristal, presque entièrement vitré regroupe la librairie et le centre de documentation tandis que le nuage reçoit la collection permanente et les expositions temporaires. Issue de l’ancien Muséum de Lyon, la collection se divise en quatre thématiques retraçant l’histoire de l’humanité : « Origines, les récits du monde » ; « Sociétés, le théâtre des hommes » ; « Espèces, la maille du vivant » et « Éternités, visions de l’au-delà ». On peut y voir des pièces exceptionnelles comme le squelette d’un mammouth découvert en 1859 près de Lyon, une momie péruvienne, des masques de théâtre nô, un exemplaire de Spoutnik 2 ou des fragments de météorites.
Sur les traces de Canuts
En partant de la confluence Rhône-Saône, remontons la presqu’ile en direction de la place Bellecour, la plus grande place piétonne d’Europe. La principale artère commerçante de la ville y débouche. La rue de la République relie les deux principales places de la presqu’île, Bellecour donc et la place des Terreaux où trônent la superbe fontaine Bartholdi et l’Hôtel de ville. A l’arrière de la mairie se trouve le spectaculaire Opéra de Lyon, rénové en 1993 par l’architecte sarladais Jean Nouvel. Plus au nord, la ville s’élève en direction du quartier-village de la Croix-Rousse, très animé, où s’établirent – au XIXe siècle – les fameux « Canuts », ces ouvriers tisserands qui firent de Lyon la capitale de la soie.
Depuis la place Bellecour on peut également traverser la Saône par le pont Bonaparte et découvrir le vieux Lyon aux ruelles pavées reliées entre elles par les célèbres « traboules ». Ce quartier historique, à l’écart de la rumeur urbaine, est constitué à la fois d’hôtels particuliers Renaissances et de petites maisons médiévales. C’est ici que se trouvent les fameux bouchons lyonnais, ces petits restaurants très conviviaux où l’on déguste les plats typiques de la gastronomie locale (lire par ailleurs).
Ainsi rassasiés, vous pouvez entamer l’ascension de la colline de Fourvière, par les montées du Gourguillon ou des Carmélites (rassurez-vous, un funiculaire peut également vous conduire au sommet), et découvrir les vestiges de Lugdunum, la gallo-romaine. L’amphithéâtre, les ruines de l’aqueduc du Gier ou le sanctuaire de Cybèle en sont les plus beaux vestiges. Enfin, comment ignorer la basilique Notre-Dame de Fourvière ? Le phare de la ville vous offre une vue incroyable sur Lyon, et notamment sur la rive gauche du Rhône, dominée par le « Crayon » de la Part-Dieu. De quoi vous donner l’envie de revenir à Lyon pour découvrir la suite.