Ce petit pays loin, inconnu sinon oublié, vaut le détour. Nature luxuriante, vin, gastronomie et une terre de cultures entre Est et Ouest.
Xavier Sota
La Moldavie est un une véritable « terra incognita ». Situé à trois heures de vol de Bordeaux, ce confetti de 33 000 kilomètres carrés, issu de l’éclatement du bloc soviétique, est coincé entre la Roumanie et l’Ukraine. L’ancienne Bessarabie est une terre qui se cherche un destin à l’ombre des grandes puissances et, de ce fait, un véritable trésor pour un tourisme hors des sentiers battus.
La Moldavie est à la croisée des chemins des cultures latines et slaves. On y parle le roumain et des langues slaves, principalement le russe. Et, ce n’est pas négligeable, le français est une langue quasi courante. Du temps de l’URSS, Moscou donnait des spécialités à chacune de ses provinces, en Moldavie on apprenait la langue de Molière.
Chişinău, la ville blanche
La porte d’entrée est la capitale, Chişinău, la Ville blanche. Des parcs arborés, des constructions classiques et cette imposante architecture soviétique qui, les années passant, devient une curiosité pas dénuée de charme. Une ville à taille humaine, 600 000 habitants sur les 3 millions que compte le pays.
Un saut au musée national de la Moldavie ne suffira pas, en quelques heures, pour percer les mystères de ce petit pays au confluent de plusieurs cultures. Entre les barres d’immeubles se nichent quelques trésors comme la cathédrale de la Nativité et le dôme caractéristique des édifices orthodoxes. La ville vit très bien la nuit. Et propose des établissements aux standards que l’on retrouve en Europe de l’Ouest.
Les « esprits noirs »
Il faut quitter la ville pour pénétrer un pays très nature. L’un de ses atouts : les fameuses terres noires hyperfertiles qui en ont fait un grenier agricole, mais également une terre de vins aussi surprenante qu’exceptionnelle. Le pays abrite une centaine de réserves naturelles : faune, flore, forêts primaires, des canyons. Un tourisme vert et sportif, secteur en plein développement. Partout, des petites églises et des monastères orthodoxes dont on pousse les portes pour
découvrir des offices chantés par des hommes ou des femmes. Ne soyez pas surpris par la présence de croix à chaque intersection de grands axes ou de petites routes, il s’agit de tenir éloignés les « esprits noirs ».
La Moldavie est une terre de mystères. On trouve disséminés partout sur le territoire ces monuments ou arrêts de bus symbolistes hérités de l’ère soviétique. On croise encore des charrettes tirées par des ânes cheminant à côté des voitures dernier cri. Tous se rendent dans de grands complexes gastronomiques et viticoles sur le modèle de nos châteaux. Un véritable joyau que l’industrie touristique n’a pas (encore ?) dénaturé.