Encore assez méconnue, la troisième ville du Canada mérite d’être découverte, autant pour ses quartiers animés que pour l’incroyable nature qui l’entoure
Romuald Dumas
Au nord il y a les montagnes North Shore, la Colombie-Britannique puis l’Alaska. Au sud, l’imposant volcan Mount Baker et la côte Ouest américaine qui défile de Seattle jusqu’en Californie. Et en face, derrière le détroit de Géorgie et l’île de Vancouver, l’Océan Pacifique à perte de vue. Nichée dans ce spectaculaire environnement, Vancouver est devenue plus qu’une étape sur le chemin des grands voyageurs. Et c’est tout naturellement par son cœur qu’il faut l’aborder pour immédiatement prendre son pouls. Direction donc le parc Stanley qui n’a rien à envier à Central Park ; il est d’ailleurs un peu plus grand que le célèbre écrin de verdure New-Yorkais. C’est ici, planté dans la baie de Burrard, que Vancouver se livre. Et c’est d’ici, au milieu de ses arbres centenaires que la ville offre ses plus beaux panoramas urbains. Entre les cèdres rouges et les sapins de Douglas, Vancouver se dessine. Tout autour du parc, la fameuse Seawall accueille promeneurs, cyclistes et joggeurs. Les touristes, eux, prolongent souvent la promenade par un détour au Lagon perdu, petit paradis pour les oiseaux, et surtout par une visite à l’aquarium qui abrite plus de 70 000 animaux, dont les fameux bélugas. Les totems de Brockton Point sont, enfin, un incontournable du par cet figureront en bonne place dans votre album photo.
Une ville cosmopolite
Installés en 1920 par la commission du parc, ces statues rappellent que Vancouver se situe sur les terres ancestrales des tribus Squamish, Musqueam, et Tseil-Waututh. Difficile à imaginer quand se dressent face à vous les imposants buildings de Downtown. Ce grand écart culturel est symbolisé par la diversité des habitants. Plus de la moitié des Vancouverois ont une langue maternelle qui n’est pas l’anglais. Bâtie autour de son port et de l’industrie forestière la cité a – de tous temps – attiré des immigrés venus du monde entier. Pas étonnant de retrouver cet aspect cosmopolite dans ses monuments, ses restaurants et même dans ses quartiers. Ainsi l’historique Gastown, surtout connu pour ses demeures victoriennes et son horloge à vapeur, contraste avec West End, quartier jeune et branché où l’on aime à se retrouver dans les bars ou sur la plage d’English bay. N’oubliez pas non plus de visiter l’île Ganville, refuge des artistes ambulants, Yaletown et ses vieux entrepôts reconvertis en boutiques ou en galerie d’art et de design. Les fans de shopping parcourront Robson street, l’une des plus vastes artères du centre où se côtoient les plus grandes enseignes de la mode mais aussi des magasins de musique et des librairies. Impossible enfin de ne pas vous perdre dans Chinatown, ne serait-ce que pour y découvrir l’extraordinaire jardin du Docteur Sun Yat-Sen.
Si c’est vraisemblablement hors de la ville que votre séjour prendra toute son ampleur (lire ci-contre), il y a fort à parier que Vancouver vous surprendra néanmoins par sa diversité et sa qualité de vie qui en font l’une des villes les plus prisées d’Amérique du Nord. Ce n’est d’ailleurs pas un hasard si la plupart des grosses productions hollywoodiennes y sont désormais tournées. Car entre son décor à la fois urbain et pittoresque, et la somptueuse nature qui l’entoure, la troisième ville du Canada a bien des atouts à faire valoir. Et c’est à regrets que vous la quitterez, en fredonnant les mots de Véronique Sanson, « Je chante dans le port de Vancouver, je chante sur des souvenirs amers. Et je danse, je danse. C’est bien, je ne vois jamais le matin »…