Ancré sur le promontoire le plus méridional du Portugal, Faro est le cadre idéal pour profiter du doux climat de l’Algarve. Son centre historique, ses restaurants et les plages qui l’entourent en font – plus qu’une escale – une vraie destination
Romuald DUMAS
Plus au sud, c’est le Maroc. Face à l’océan Atlantique, tout au bout du Portugal, Faro n’est plus uniquement la dernière escale pour des oiseaux migrateurs en route vers l’Afrique. La capitale de l’Algarve parvient de plus en plus à retenir les touristes qui, durant de longues années, n’ont fréquenté que son aéroport, avant de gagner les nombreuses stations balnéaires de la côte.
Maure et romain
Et il faut dire que Faro ne manque pas d’atouts avec son centre-ville piéton aux façades délicieusement vieillottes, ses remparts, son église Nossa Senhora do Carmo, son palais épiscopal, sa cathédrale, ses théâtres mais surtout ses places bordées de cafés, ses jolis lauriers en fleurs, ses plages et ses petits plats typiques. Comme partout dans le pays, le Portugal se goûte, à Faro, autant qu’il se visite.
A l’image de son patrimoine architectural, la gastronomie de l’Algarve est imprégnée de son passé maure et romain et des nombreux voyages que les marins portugais ont effectué à travers le globe, ramenant épices et condiments pour créer de nouvelles saveurs. Ici, les fruits de mer rencontrent souvent les produits de la terre dans des mariages étonnants mijotés dans les fameuses « cataplanas ». Laissez-vous également tenter par le Carne de porco com ameijoas (porc aux palourdes), par les Ervilhas com ovos (petits pois aux œufs), les Lulas recheadas (calamars farcis), la Canja com conquilhas (soupe de tellines), le Arroz de lingueirão (riz aux couteaux) ou les célèbres Caracóis (escargots à la façon de l’Algarve)… Sans oublier – bien sûr – les pâtisseries.
Eaux cristallines et cigognes sédentaires
Pour éliminer tout ça, il va vous falloir arpenter les ruelles de Faro et même aller au-delà, découvrir les plages qui entourent la ville. La plage principale se situe à 7 km du centre-ville, près de l’aéroport, dans un environnement sans véritable charme qui vous rappellera les grands ensembles de la Costa Brava espagnole ou de notre côte languedocienne. Mieux vaut donc s’écarter et prendre, par exemple, le ferry pour Ilha deserta. Moyennant 10 euros, vous traverserez la réserve naturelle de Ria Formosa (lire par ailleurs) et mettrez le pied sur une île qui – si elle est loin d’être déserte – abrite une somptueuse langue de sable s’étirant à perte de vue. Plus loin encore (à 1 h 30 de train) se trouve Lagos et ses magnifiques criques baignées par des eaux cristallines. Là aussi, les plus belles plages (Dona Ana, Pinhao ou Camilo) se méritent et il vous faudra parfois marcher plusieurs kilomètres pour y accéder.
De retour à Faro, vous apprécierez d’autant plus le calme et les terrasses ombragées du vieux quartier pour siroter une sangria bien fraîche. Et comprendrez peut-être pourquoi la ville est le refuge de dizaines de cigognes qui envahissent ses cheminées et ses clochers toute l’année pour profiter de sa douceur de vivre.