À l’image de cette ville multiculturelle et décomplexée, modernité et tradition sont les ingrédients de sa gastronomie.
Jeune et insouciante, Tel-Aviv est réputée pour ne jamais dormir. On peut aussi y savourer à longueur de journée une cuisine aux influences multiples, revisitée par une nouvelle génération de chefs israéliens, qui a fait ses classes dans les restaurants du monde entier. Inbal Baum, elle, conjugue gastronomie et culture. En vous conduisant dans les allées aux étals couverts de fruits et de légumes du Shuk-a-Carmel, l’incontournable marché de Tel-Aviv, cette avocate de formation qui a fait ses études à Harvard vous racontera l’histoire de la ville et de son développement. Dans la rue Levinsky où s’approvisionnent les chefs, vous dégusterez en sa compagnie les meilleurs houmous (une crème de pois chiches), shashoukas (un mélange épicé de tomates, oignons, œufs) et halva (dessert à base de pâte de sésame). Une manière de découvrir la ville autrement.
Falafel et nouvelle cuisine
On peut aussi se fier à ses seuls sens pour cette quête gustative, en se laissant porter par ses envies. La palette est large et la qualité toujours au rendez-vous. Ainsi, dans le quartier historique où les maisons des fondateurs de Tel-Aviv jouxtent des buildings au design plus contemporain, les petits restaurants où manger sur le pouce falafel et houmous cohabitent avec des tables plus branchées, comme Mizlala, celle du chef star Meir Adoni.
Une longue promenade de 6 kilomètres le long des plages de sable blanc, où l’on croise rollers, joggeurs et surfeurs, amène jusqu’au vieux port de pêcheurs de Jaffa et ses vestiges de la période ottomane. Après avoir parcouru son marché aux puces (shuk hapishpishim), on s’arrêtera à un coin de rue boire un jus de grenade ou de légumes frais réalisé devant soi. À côté de la place de la Tour de l’horloge, Abulafia est la plus vieille boulangerie arabe de la ville.
Amateurs de café
Plus au Nord, la rue piétonne Nahalat Binyamin, et ses maisons des années 1920, est courue pour son marché artisanal bihebdomadaire, le mardi et le vendredi, et son mythique Café Birnbaum. Le café est en Israël une institution : on y va pour boire ce breuvage particulièrement prisé mais aussi pour manger, lire ou discuter. Les Tel-Aviviens peuvent y passer des heures. La marque américaine Starbuck, elle, n’a jamais pu s’y implanter : trop standardisée.
En fin d’après-midi, le Boulevard Rothschild, qui abrite un certain nombre de monuments historiques dont la statue du premier maire Meir Dizengoff, voit défiler sous les ficus géants les familles qui viennent y chercher de la fraîcheur. Il devient, quelques heures plus tard, un haut lieu de la vie nocturne. Chez Bénédict, on peut prendre un petit-déjeuner 24 heures sur 24 ou chez Max Brenner déguster une boisson qui décline le chocolat sous toutes ses formes. C’est dans cette partie de la ville que se dissimulent les nombreuses constructions de style Bauhaus. En remontant le Tayalet (la promenade du bord de mer), on parvient à l’ancien port de Tel-Aviv, réaménagé avec de nombreux restaurants, boutiques et même un marché bio, qui restent ouverts le vendredi soir et le samedi, jour de shabbat. Un lieu de promenade aéré et agréable où l’on dégustera, chez Boya, des fruits de mer devant un splendide coucher de soleil. À Tel-Aviv, seul le soleil finit par se coucher.