par Xavier Sota
La région est à la fois le poumon vert et la vitrine écologique de la Chine, probablement une des plus belles provinces du pays.
Le Yunnan n’est pas – encore – la région la plus connue de Chine. Située sur les contreforts de l’Himalaya, dans le sud-ouest du pays, à proximité de la Birmanie et du Laos, cette région est l’exact opposé de la représentation que l’on se fait de la Chine : des villes industrieuses prise dans un nuage de pollution. Ici la nature est reine : lacs cristallins, neiges éternelles au Nord, vallées tropicales et gorges abruptes au Sud. Surnommé le « pays du printemps éternel » cette province est luxuriante. C’est également ici que se côtoient en toute quiétude une quarantaine de minorité ethniques qui berceront le voyageur de leurs chants et leurs danses.
Paysages de carte postale
Sa capitale Kunming, à 2 000 mètres d’altitude, fait figure de bourgade pour la Chine avec ses quelques 3 millions d’habitants. Pas de mégalopole ici, les villes affichent de très faibles densités, la nature règne en maître. Il faut être averti : les trajets prennent souvent plusieurs heures sur des itinéraires vallonnés. Mais dans ces contrées dépaysantes, le temps n’a plus la même valeur que dans notre ordinaire et ne s’écoule pas de la même manière. Certes, la conduite des autochtones a biens des points communs avec celle de leurs homologues italiens, mais les paysages traversés sont une invitation à la contemplation. Cultures en plateaux, vallons à perte de vue, mer de nuages : une succession à l’infini de paysages de cartes postales.
Eldorado touristique
Le Yunnan possède des paysages d’une très grande diversité, séparé des plateaux arides du Tibet au nord par le col du Hong-La (4 220 mètres) jusqu’aux forêts tropicales du Xishuangbanna et comprenant la chaîne montagneuse des monts de Changsan. C’est précisément pour cette raison que la province est en train de devenir un véritable eldorado pour les touristes chinois en quête de pureté et de nature. Pour l’étranger, c’est l’occasion de voyager au cœur d’une Chine authentique. À l’image de cette fameuse terre rouge du Yunnan qui en fait un haut lieu de production agricole (bananiers, thé…). Une faune abondante ‒ on peut y voir des éléphants ‒ et une flore luxuriante ‒ on y trouve des orchidées sauvages ‒ font partie du décor.
L’une des spécificités de la province, c’est sa grande diversité ethnique et culturelle. Les Han comptent pour 60 % de la population et cohabitent avec d’autres peuples dans la province. Des minorités ethniques aux identités fortes comme les Naxi, environ 300 000 individus qui possèdent une langue et une écriture propres. Ou encore les Mosuo et les Aini et leur structure matriarcale.
Lors du rattachement du Tibet, une large partie des plateaux tibétains a été intégrée au Yunnan, et avec elle une population de 120 000 Tibétains. Leur culture est très importante : monastères, écoles et médecine lamaïques, élevage de yaks… Dans le district de Lijiang, la culture des Naxi est très présente. Dans le district de Dali, les Bai sont majoritaires, vêtus de costumes composés de blanc et d’autres couleurs selon les branches .Dans le sud du Yunnan, à Xishuangbanna, la population de la minorité Dai est d’origine thaïlandaise. Au fond, un séjour dans le Yunnan est une plongée dans la diversité de l’Asie du sud-est. Une dizaine de voyage en un.