Petit à petit, la ville natale de Pablo Picasso affirme son identité pour sortir de l’ombre de ses voisines andalouses. Son patrimoine architectural et son environnement naturel ont permis à cette ancienne cité industrielle de reverdir.
Jusqu’à il y a peu, c’était surtout un lieu de passage. Une étape vers les stations balnéaires de Marbella ou de Torremolinos, une escale en direction des quatre merveilles de l’Andalousie : Séville, Grenade, Cadix et Cordoue. Et puis Malaga s’est ouverte, a pris conscience de ses nombreux atouts, de sa situation géographique exceptionnelle, de son histoire, de son patrimoine. La sixième ville d’Espagne a développé ses infrastructures d’accueil et chassé la pollution qui gangrénait son centre ville. Elle a créé des musées, un festival de cinéma. Des parcs d’attractions ont fleuri dans sa périphérie. Elle s’est dotée d’un slogan – « Malaga, ciudad genial » (Malaga ville géniale) – pour attirer les touristes et a fini par devenir, en quelques années, une destination incontournable pour qui visite le sud de la péninsule ibérique.
Car plus au sud, c’est Gibraltar, à peine cent kilomètres plus bas. Ici, on est trois fois plus près du Maroc que de Madrid. Baignée par la Méditerranée et par les eaux du Guadalhorce et de la Guadalmedina, bordée des montagnes des Cordillères bétiques, ensoleillée 365 jours par an, la ville jouit d’un environnement privilégié. Les premiers à céder à cette situation stratégique furent les Phéniciens, fondateurs de la cité au VIIIe siècle avant notre ère. Grecs, Carthaginois, Romains et Arabes ont ensuite tour à tour occupé la ville, avant sa reconquête par les Rois catholiques. De cette riche histoire, Malaga hérite aujourd’hui d’un patrimoine remarquable.
Il y a d’abord le symbole de la ville, l’Alcazaba (VIIIe-XIe), オンライン カジノ l’une des plus belles forteresses arabes du bassin méditerranéen. Elle abrite le musée archéologique qui retrace 3000 ans d’histoire. Tout contre l’Alcazaba, se trouve l’autre monument emblématique de Malaga : le château de Gibralfaro (XIVe). Construit par l’émir Yusuf 1er de Grenade, il offre les plus beaux points de vue sur la cité et notamment sur la promenade maritime de La Farola. A ses pieds se trouvent le théâtre romain, les arènes de La Malagueta et le centre historique dans lequel trône fièrement la cathédrale de la Manquita ( XVIe-XVIIIe), surnommée ainsi – « la manchote » – à cause de sa tour inachevée.
D’autres églises parsèment également la vieille ville dont le charme pittoresque n’a pas grand-chose à envier à ses sœurs andalouses. L’ombre de Séville ou de Cordoue plane encore sur Malaga, mais la ville a su tirer profit d’un trésor que ne possèdent pas ses voisines : la mer. Cette ouverture sur la Méditerranée a fait de la ville natale de Pablo Picasso (lire par ailleurs) un centre économique et culturel important qui fait aujourd’hui reverdir son ancien surnom – « la toujours intrépide » – du temps où elle était la première ville industrielle d’Espagne, au XIXe siècle.